Mercredi écriture – La Muse, cette Arlésienne

Où l’on apprend que je n’ai ni talent ni imagination, et que je compense en travaillant deux fois plus…

(Ceci est un article auquel je réfléchis depuis un moment, et qui, j’espère, encouragera toutes celles et tous ceux qui n’osent pas se lancer parce qu’ils pensent ne pas avoir le talent qu’il faut pour écrire une histoire…)

J’ai commencé à écrire « sérieusement » (si l’on peut dire *tousse tousse*) en 2012 (my god, ça fait déjà 8 ans ! J’ai l’impression que c’était hier !).
Avant d’écrire, j’avais cette idée que pour être artiste, il fallait nécessairement avoir l’inspiration divine, le feu sacré – et qu’ensuite, tout venait tout seul. Dans ma tête, le romancier était une personne écrivant dans une sorte de fièvre frénétique à la limite de la transe, sans quasiment avoir conscience de ce qu’il couchait sur les pages (ouais. L.O.L., hein).
Pendant longtemps, donc, j’ai été persuadée qu’écrire n’était pas pour moi. Que je n’y arriverai jamais. Que j’étais trop cartésienne pour ça. Je ne me voyais pas (et ne me voit toujours pas, d’ailleurs, si je suis 100% honnête) comme une artiste. Une part de moi était romantique et rêveuse, certes, mais je vivais dans une bulle issue de l’imagination des auteurs dont je dévorais les romans, pas de la mienne. Jamais de la mienne. Je n’arrivais tout simplement pas à créer quoi que ce soit de bon (et ce n’était pas faute d’essayer). (Pour la petite histoire, je me souviens d’une tentative d’émuler, à 18 ans, les romans Harlequin que je lisais…. j’espère que ce cahier a brûlé quelque part, tellement je ne l’assume pas du tout. C’était mauvais!! Mais mauvais!!). À tous ceux qui me demandaient pourquoi je traduisais, pourquoi je n’écrivais pas, je répondais que c’était par fainéantise, parce que c’était plus facile de travailler sur quelque chose de déjà écrit que de créer quelque chose de toutes pièces, mais la vérité, c’est que j’étais persuadée au fond de moi que je n’avais juste pas ça en moi. Que j’étais tout simplement incapable d’écrire. Tous ces cahiers de brouillons qui s’entassaient, remplis d’histoires vraiment mauvaises, étaient la preuve que j’étais loin d’avoir ce qu’il fallait pour devenir une écrivaine.

Alors j’ai abandonné l’idée, tout simplement.

Et puis, un jour, il s’est passé quelque chose dans ma vie, et j’ai eu envie, besoin d’écrire, d’essayer encore, et au diable mon manque d’imagination. C’était pour moi, juste pour moi, de toute façon. On s’en foutait si c’était mauvais. J’en avais besoin, c’était tout ce qui comptait.
Et c’est là que j’ai découvert qu’on pouvait très bien ne pas avoir beaucoup d’imagination (ou de talent inné) et réussir quand même à écrire de jolies histoires. Qu’on pouvait très bien ne pas avoir d’idées plus loin qu’une simple scène, et malgré tout, mot par mot, page par page, arriver au bout d’un roman entier – et que ce roman plaise, de surcroît.
Cela demandait juste plus de travail et plus de détermination, c’était tout.

On ne peut pas attendre que l’inspiration vienne. Il faut courir après avec une massue.
– Jack London.

L’imagination, tout comme la plume, c’est un muscle qui se travaille. Et plus on le travaille, ce muscle, plus les mots et les idées viennent facilement. Je me souviens de mes premières tentatives, lorsque j’ai réessayé d’écrire – ce n’était pas beau à voir, et vraiment pas meilleur que mes tentatives ratées d’adolescente (mon « vrai » premier roman, une réécriture de Cendrillon commencée en 2012, à jamais inachevée, restera bien sagement dissimulé au fond de mon ordi, c’est une évidence)! Je manquais d’expérience, de technique, de pratique – et ça se voyait tellement, mais tellement !
C’était normal, après tout. Je n’étais encore qu’un bébé écrivain, qui voulait écrire, certes, très très fort… mais qui n’avait pas de talent ni la moindre idée de comment on faisait (d’aucuns diraient que je ne sais toujours pas, à en lire mes précédents billets sur l’écriture… ^^).

Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
– Nicolas Boileau

J’ai suivi les conseils de messieurs London et Boileau. Je suis allée chercher l’inspiration (et l’expérience) armée de ma massue et vingt (cent) fois sur le métier j’ai remis mon ouvrage, ma meilleure amie (et bêta depuis toujours) pourra en témoigner.
Parce que la vérité, c’est que le talent, ce n’est pas (toujours) inné. Ce que l’on appelle talent est en fait, bien souvent, le résultat de beaucoup, beaucoup de travail (je ne dis pas qu’il n’existe pas des personnes qui l’ont, ce talent, cette capacité innée à écrire des histoires, à créer des mondes, des histoires de grande envergure. Il en existe, j’en connais, et je les admire, profondément. C’est juste que ce n’est pas tout le monde).

Je me souviens d’une anecdote que m’a raconté mon cousin, un jour. Un dessinateur à qui l’on demandait combien de temps il lui avait fallu pour réaliser le dessin qu’il venait de croquer à main levée, a répondu “Vingt ans” (ou une durée équivalente, je ne me souviens plus exactement). Parce que le talent, la capacité de réaliser quelque chose d’abouti, est le résultat de plusieurs années de pratique, d’exercices, d’échecs aussi – surtout, même, car on n’apprend jamais aussi bien que dans l’échec. Je pense qu’ils sont rares, ceux qui réussissent quelque chose du premier coup, sans jamais s’être entraîné.

Ce que je veux dire, avec ce billet, c’est que tout se travaille, absolument tout, même l’imagination. Avec de la persévérance, on peut réussir à faire beaucoup de choses. Écrire un roman en fait partie – j’en suis la preuve vivante.
Au début, trouver la clé pour étoffer une scène, développer un point d’intrigue, enrichir un personnage me prenait systématiquement un temps fou. Il m’arrivait souvent d’écrire un paragraphe, de m’arrêter parce que je ne savais pas comment continuer. Puis j’en écrivais un autre, et je m’arrêtais encore. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que j’ai un chapitre, puis un autre, puis encore un autre. Je ne vous dirais pas combien de temps il m’a fallu pour écrire la première version de Parce que c’est toi, qui ne faisait qu’à peine 35 000 mots à l’époque, ni combien de versions ont existé avant celle que j’ai soumise à l’éditrice des Éditions Laska.
Et puis, à force de pratique, les idées ont fini par venir plus rapidement, les mots n’étaient plus aussi difficiles à atteindre, les connexions sont devenus plus évidentes. Aujourd’hui, 8 ans après avoir couché mes premiers mots sur le papier, écrire est devenu plus facile.
Le mot clé, dans cette phrase, étant « plus ».
Parce que je n’ai toujours pas le feu sacré, toujours pas de talent inné. Et parce que l’inspiration vient toujours pas toute seule, la bougresse. Je lui cours toujours après avec une massue – et je remets toujours beaucoup, beaucoup de fois mon ouvrage sur le métier. Je continue, et continuerai probablement toute ma vie, à ramener l’inspiration de force en la traînant par les cheveux, à triturer les idées dans tous les sens jusqu’à en sortir le meilleur, à analyser les personnages jusqu’à en connaître toutes les zones d’ombre, et à écrire et réécrire mes histoires un nombre incalculable de fois, jusqu’à ce qu’elles coulent si bien qu’on dirait qu’elles se sont écrites toutes seules – ce qui est rarement le cas, sachez-le. Derrière toute histoire qui semble couler toute seule, il y a des heures de travail et pas mal de poignées de cheveux arrachées pour trouver le mot juste, la tournure de phrase idiomatique, celle qui fera mouche chez le lecteur.
Mais vous savez quoi ? C’est correct. Je sais aujourd’hui que ce n’est pas parce que je n’ai pas de talent inné que je ne peux pas le faire (et devoir travailler et batailler pour chaque mot, pour chaque point d’intrigue, ne fait pas de moi une romancière moins légitime que les autres, cf le syndrome de l’imposteur). Je peux le faire, parce que je veux le faire. Parce que inné ou pas, écrire fait aujourd’hui partie de moi au point que je n’envisage pas de revenir en arrière, à l’époque où je disais que je préférais traduire le travail de quelqu’un d’autre, plutôt que de créer le mien, par peur de ne pas y arriver. Parce qu’on s’en fout de ce qui s’est passé avant dans ma vie, on s’en fout que je me sois mise à l’écriture tard, que je doive suer sang et eau sur chacun des mots que je pose sur le papier. Ce qui compte, c’est que j’aime ça (écrire, bien entendu, pas souffrir ^^). Et ça suffit. Ça suffit largement.

Alors, à toi qui galères parce que tu ne sais pas si tu as les idées qu’il faut pour écrire ton histoire, qui a peur de manquer de souffle, d’inspiration, en cours de route, persiste ! Va chercher l’inspiration au bout du monde s’il le faut, car si tu attends qu’elle vienne, tu risques de ne jamais l’écrire, ce roman. Et ce serait dommage, non ? Alors écris. Même si c’est pas définitif, même si c’est mauvais, même si c’est dans le désordre, même si c’est pour supprimer à la fin et tout refaire deux fois, dix fois, cent fois. Parce que de la même manière que l’appétit vient en mangeant, l’inspiration vient en écrivant. Et puis un jour, à force d’écrire, de réécrire, de supprimer, de déplacer, de corriger… tu réaliseras que tu l’auras terminé, ton roman.
Et tu seras fier/fière de toi de ne pas avoir baissé les bras.

2019 en quelques mots

Dans quelques heures, 2019 tirera sa révérence, et comme il est de coutume, l’heure du bilan a sonné. Ai-je rempli les objectifs que je m’étais fixés l’an dernier ? Et si non, en ai-je au moins réussi quelques-uns, pour sauver l’honneur, cette année au moins (il ne m’a pas échappé, en relisant mes billets des années précédentes, que je ne remplis jamais mes objectifs, même modestes, je ne suis pas sûre encore de ce que je dois en comprendre) ? L’année a-t-elle été un immense échec, une grande réussite ? Les deux à la fois ? Vite, faisons cesser ce suspense à couper le souffle !

L’an dernier, comme la personne raisonnable que je ne suis pourtant *jamais*, je m’étais fixé trois objectifs : écrire le roman que je venais de commencer et qui me tenait beaucoup à cœur (c’est toujours le cas, rassurez-vous), écrire le projet spécial dont je n’avais rien dit à personne (sauf celle avec qui je le partage, évidemment) et vivre (plus) sereinement.
Eh bien… voyons voir… j’en ai réussi un. Et fait avancer un deuxième… ce n’est pas si mal, non ?
**Celui que j’ai réussi : vivre plus sereinement. Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux l’auront probablement compris, j’ai touché le fond de la dépression et de l’anxiété cette année, l’une comme l’autre sont devenues ingérables. Mais il en est ressorti quelque chose de positif : cela m’a poussé à prendre le taureau par les cornes et à me donner un bon coup de pied au derrière pour remonter. Et *j’ai* remonté. Par la force de ma volonté, avec l’aide de personnes précieuses, j’ai remonté la pente et si je ne suis pas devenue zen au quotidien (loin de là), j’ai appris à vivre plus sereinement, à faire de meilleurs choix, à prendre soin de moi avant tout. La méditation, notamment, m’a beaucoup aidée en ce sens.
**Celui que j’ai fait avancer : le roman qui me tient à cœur, nom de code HdmR. Il est loin d’être fini, car j’ai heurté un mur rendue presque à la fin du premier jet, et je n’ai pas encore trouvé comment le surmonter. Alors je l’ai mis de côté pour le moment, et quand le moment sera venu, je le reprendrai. Ce roman, comme je vous disais l’an dernier, est bien différent de ce que j’écris habituellement. Il est moins lumineux, plus douloureux aussi. Mais en même temps, il est très important pour moi. Je veux le terminer, mais je veux *bien* le terminer. Je veux que la fin soit à la hauteur des épreuves, à la hauteur des douleurs que mes personnages (et moi avec eux, on taira le nombre de boîtes de mouchoirs j’ai utilisé) ont enduré – et elles ont été nombreuses. Alors je prendrai le temps qu’il faudra, je le réécrirai autant qu’il faudra pour qu’il soit juste, et tel que je le voudrais. (Ça veut dire aussi que ce n’est pas demain que vous pourrez le lire, malheureusement)
**Celui auquel je n’ai pas touché : le projet spécial, nom de code Érables. La vie ne s’est pas déroulée exactement telle que j’avais prévu et je l’ai laissé de côté, mais je viens tout juste de me plonger dedans, j’ai écrit environ 4000 mots dessus en décembre, entre deux pages de Nico, et j’ai prévu d’y consacrer les premiers mois de l’année 2020. Je vous en reparlerai en temps opportun ! 😀 😀 😀

Alors, qu’ai-je fait de mon année, puisque je n’ai pas *vraiment* atteint mes objectifs ?
**J’ai finalisé Cher Père Noël, l’ai soumis à l’appel à texte de MxM et ensuite, j’ai fait de gros efforts pour oublier que je l’avais soumis – jusqu’à ce jour d’août où j’ai reçu la proposition de contrat… Cher Père Noël est apparu dans les librairies virtuelles le 30 octobre, en papier un mois plus tard, et à quelques exceptions près (on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est la règle du jeu), semble vous avoir conquis(es)! Si vous saviez comme vos messages me comblent de joie à chaque fois ! Je suis profondément heureuse que ma petite sirène et son père Noël vous aient autant touché(e)s !!
**Mon éditrice chez Milady et moi avons finalisé l’histoire de Nico, enfin ! Cinq ans après avoir posé les premiers mots, l’histoire de Nicolas et de Pénélope voit enfin le jour! La publication est prévue pour le 22 janvier prochain, en numérique (et normalement, en POD également). J’ai vraiment hâte de vous faire découvrir Envers et contre nous (anciennement appelé Échec et mat) (et j’ai peur en même temps, mais ça aussi, c’est la règle du jeu…)!
**J’ai co-écrit Love Paris, avec Jo Ann et Suzanne. Le roman n’est pas encore tout à fait terminé, il nous reste la fin à écrire (comme vous le savez, la vie nous met parfois des bâtons dans les roues des projets qu’on fait), mais nous nous sommes amusées comme des petites folles à écrire ce roman à six mains, cet été !!! (et entre nous, on adore nos personnages, on adore nos histoires, on adore chacune ce que les deux autres ont écrit). Vous pouvez d’ailleurs en lire le début, jusqu’au 15 janvier, sur le site de Suzanne, dans la catégorie Calendrier de l’Avent, un petit cadeau, comme ça, pour Noël ! Et n’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé ! On prend tous les retours et tous les commentaires !
**J’ai commencé, sur un coup de tête, un romantic suspense, une sorte d’hommage à mes romans préférés de Nora Roberts. J’en ai écrit environ 20 000 mots – et vu le tour qu’il prend, ça va encore être une brique, c’t’affaire-lâ…. ^^ . Il n’est pas dans les priorités de l’année, parce que, eh bien, il faut bien savoir être raisonnable quand même et je sais pertinemment que mes journées ne contiennent pas assez d’heures (ou trop d’heures de travail-qui-paie-les-factures?) pour faire tout ce qui se bouscule dans ma tête.
**Sans oublier HdmR, quand même, sur lequel j’ai passé plusieurs mois, et qui comptabilise à ce jour autour de 60 000 mots…
**Oh, et À SA RENCONTRE a vu le jour en version papier, exclusive au Québec (ainsi que dans quelques autres pays, et quelques autres langues, également)!
** Oh (bis repetita), j’ai failli oublier : Rendez-vous à Pigalle a disparu des sites de vente. Le contrat d’édition était arrivé à sa fin. Donc, ne le cherchez plus ! J’ai des projets pour lui, mais rien encore dont je puisse vous parler. Stay tuned !!!

Mine de, quand on regarde bien, je n’ai pas chômé ! Ça ne s’est pas vu de votre côté, mais du mien, ça fait un joli bilan quand même (c’est là que l’on voit la différence que cela fait de consacrer une petite heure chaque matin de semaine à écrire!)! Une constatation, cela dit : je me suis beaucoup éparpillée, et c’est pour cela que je n’ai finalement fini aucun manuscrit neuf cette année. Il va falloir que je trouve une manière de remédier à cela, si je veux aboutir à quelque chose ! C’est ça, les auteurs indisciplinés : enlevez-leur leurs deadlines et leurs obligations de rendre des comptes, et tout part à vau-l’eau!! In-te-na-bles, qu’ils sont… ^^

Passons aux objectifs de l’année 2020, à présent (si vous êtes encore là, pas encore partis, lassés par mon manque flagrant d’esprit de synthèse). Ils sont simples :
*Finir Love Paris avec Suzanne et Jo Ann
*Écrire Érables
*Écrire T&M, une suite-pas-suite de Rendez-vous à Pigalle (de préférence à temps pour Noël…)
*Écrire HdmR
*Surtout, et avant tout : rester zen. Parce que rien, absolument rien, ne vaut la paix de l’esprit. Croyez-moi là-dessus.

Comme Suzanne, j’ai vidé mon Elfin Book (offert par elle l’an dernier, vraiment méga pratique) pour repartir sur un carnet vide, prêt à accueillir 2020 et ses projets !

 

Et sinon, je profite de ce bilan pour reprendre, cette année encore, les paroles de Jacques Brel, les plus belles au monde…

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable. »

Bonne année 2020. Prenez soin de vous. Je vous aime.

Mercredi écriture – De la difficulté d’écrire les premiers chapitres

«On peut tout corriger, sauf ce qui n’existe pas.»

(Cet article reprend en partie une publication que j’avais faite sur Instagram il y a quelques mois, donc si vous avez une sensation de déjà-vu… c’est normal! ^^)

 

Il y a quelques semaines, dans son groupe Facebook Les Masterclass de Roxane Dambre, la très talentueuse Roxane a exposé une description des différents profils de romanciers, au nombre de trois : les architectes, les jardiniers et les archéologues.

Les architectes font des plans hyper détaillés. Ils ont besoin d’un plan précis, besoin de savoir où ils vont, comment ils y vont, etc. et ne peuvent pas commencer l’écriture tant que tous les détails de leur histoire ne sont pas clairement établis.

Les jardiniers sont plutôt à l’opposé. Ils se lancent en freestyle absolu, avec juste un début d’idée. Ils cultivent leur idée et la regardent grandir, se laissent porter par elle.

Les archéologues, quant à eux, se lancent avec une idée et planifient rétroactivement, au fur et à mesure qu’ils avancent et que les idées leur tombent dessus.

Bien entendu, comme le précise très justement Roxane, chaque romancier possède un peu des 3 profils, avec une préférence marquée pour l’un ou pour l’autre, et ce trait peut changer en fonction du moment, du roman, des besoins du moment.

*

Je ne m’en suis jamais cachée, je n’ai jamais été capable de faire des plans, d’imaginer mon histoire jusqu’au bout, de définir mes personnages avant même d’avoir écrit la première ligne – et j’admire, profondément, et sincèrement, les écrivains qui le sont. J’aime à le dire, je suis une adepte de ce que Jo Ann appelle le «à la wanagain freestyle a bistoufly». Autrement dit, je suis surtout jardino-archéologue, mais en pire. Écrire, pour moi, c’est avant tout découvrir l’histoire, les personnages, leurs aspirations, leurs désirs secrets, leurs faiblesses. C’est un processus d’essai-erreur permanent, à base de bouts de papier et de ratures, de chapitres supprimés et de points de vue abandonnés, de moments de découragement et de moments d’illumination  – et un processus qui m’est absolument et complètement nécessaire. J’ai lu un jour un témoignage d’une auteure qui disait que pour elle, le premier jet est le moyen d’identifier le mode de narration qui servira le mieux l’histoire. C’est exactement le cas pour moi – et plus encore : le premier jet est aussi (et surtout, j’ai envie de dire) le moyen de découvrir l’histoire qui se cache derrière tous mes petits bouts de papier et toutes mes ratures.

Mon premier jet est donc généralement illisible : comme je me lance souvent avec à peine un début d’idée et une vague ébauche de mes personnages, je change d’avis toutes les trois pages, j’ai du jaune et des barres obliques partout pour marquer les points à creuser ou à changer, j’ai même parfois des phrases en anglais quand je n’arrive pas à trouver la tournure qui rend ce que je veux dire en français (le problème de vivre à moitié en anglais…). Le plus souvent, mes chapitres n’ont aucune cohérence, mes personnages ne sont plus du tout les mêmes entre le début et la fin, le style de narration change d’un chapitre à l’autre… Mais quand je finis mon premier brouillon (ce qui peut me prendre *beaucoup* de temps), je sais enfin non seulement qui sont mes personnages et quelles sont leurs motivations, mais aussi – et surtout – comment, moi, je veux raconter mon histoire. C’est alors que je reprends depuis le début, et que je réécris ce qui ne va pas pour essayer d’en faire quelque chose qui va.

*

Il y a une anecdote que j’aimerais vous raconter, pour illustrer ce propos, un événement qui a été pour moi comme une révélation avant l’heure, et dont l’enseignement que j’ai tiré se confirme à chaque fois.

Il y a quelques années, je visitais l’atelier d’un sculpteur sur marbre très talentueux, du côté de chez mes beaux-parents, et j’ai eu l’immense privilège de discuter de son art avec lui. Je n’écrivais pas encore à l’époque, mais la sculpture m’a toujours fascinée, et touchée d’une manière plus profonde que la peinture ne l’a jamais fait, alors j’écoutais ce qu’il avait à dire avec beaucoup d’intérêt. Et il m’a fait la remarque suivante : «mon travail, en tant que sculpteur, c’est uniquement de dévoiler la sculpture. Je ne la crée pas, l’œuvre est déjà là, dans le bloc de marbre, avant même que je ne l’amène dans mon atelier. Je me contente d’enlever le surplus de matière pour la rendre visible au reste du monde.»

Je n’ai jamais oublié ses paroles, parce que je pense que pour moi, c’est exactement la même chose. Les personnages, l’histoire que je veux raconter, existent déjà quelque part dans mon esprit, dans cet univers fictif qui occupe tout l’espace dans ma tête. Ils sont là, et il faut juste que je parvienne à les voir, à discerner leurs traits, leur silhouette, pour pouvoir en retirer toute la matière superflue. Et ma méthode à moi, pour y parvenir, c’est d’écrire, et de réécrire, beaucoup. Jusqu’à ce que les choses coulent toutes seules, jusqu’à ce que je sente, dans le creux de mon ventre, cette excitation, ce sentiment si particulier à l’écriture (peut-être même à la création artistique en général) qui me fait dire «ok, c’est ça. C’est exactement ça.» Alors je sais que j’ai mis le doigts sur un point important – et comme dans un puzzle, tout se met en place ensuite, et je me demande comment je ne l’avais pas vu avant.

*

Je ne vous le cache pas, c’est un processus qui est parfois (souvent) frustrant et extrêmement chronophage, mais c’est le mien. J’ai bien essayé de faire autrement, mais je n’y arrive pas. La dernière fois que j’ai fait un plan, il a explosé au chapitre 2. Sur 37. Pourtant, j’ai essayé de recommencer, encore et encore, de faire des plans, de faire des fiches de personnages, de me mettre dans la peau d’un architecte. D’imaginer, de visualiser. En vain. Je perdais finalement plus d’énergie à essayer de rentrer dans un modèle qui ne me convenait pas. Alors, enfin, au bout de six ans, j’ai fini par en prendre mon parti, et cessé de vouloir aller à contre-courant de moi-même et de mes instincts. Et j’accepte d’écrire du mauvais, pour pouvoir ensuite faire du bon.

Parce qu’au final, il n’y a pas de bonne ni de mauvaise méthode. Il n’y a que des individualités, des unicités, des artistes qui veulent s’exprimer, de la manière qui leur correspond.

Et c’est bien tout ce qui importe, en fin de compte.

 

***

 

Un grand merci à Roxane de m’avoir autorisée à reprendre ses propos. Si vous aussi, vous voulez rejoindre le formidable groupe Les Masterclass de Roxane Dambre, afin d’avoir le soutien et l’aide de romanciers débutants ou confirmés, je vous renvoie sur son site internet !! Tout y est !

Mercredi écriture – Le syndrome de l’imposteur

«Je suis nulle, je n’y arriverais pas, je ne sais même pas pourquoi j’essaie. Je ne vaux rien!»

«Je ne suis pas légitime en tant qu’auteur(e), j’écris sans méthode, je ne mérite pas de me qualifier d’écrivain(e)…»

«Un jour, quelqu’un chez mon éditeur va se réveiller et me dire que c’était une erreur, que ce n’était pas mon roman qu’ils voulaient, mais celui juste en dessous dans la pile.»

«Ce roman, c’était complètement un accident. Jamais je ne serai capable de recommencer cet exploit.»

***

Si toi aussi, tu as déjà pensé l’une de ces phrases (ou toutes ces phrases) (ou toute variante de ces phrases), alors comme moi, tu souffres du syndrome de l’imposteur.

Le syndrome de l’imposteur, c’est ce sentiment que tu ressens quand tu as accompli quelque chose (au hasard… quand tu as écrit un roman, par exemple), mais que tu es convaincu que c’était juste un accident, un heureux hasard, parce que tu n’as pas réellement ce talent et ces compétences que les autres te prêtent. C’est ce sentiment qui te fait penser qu’un jour, quelqu’un va voir au travers de toi, réaliser que tu n’as pas ta place parmi les auteurs (ou quel que soit le milieu dans lequel tu évolues et dans lequel tu ne te sens pas légitime), que tu n’es qu’un imposteur. Que ce n’est vraiment qu’une question de temps avant que tu sois démasqué.

Rassure-toi, cher lecteur, c’est un phénomène répandu, et tu es loin d’être le seul à souffrir de ce syndrome. Une grande partie de la population – dont, par exemple, des auteurs célèbres et reconnus, dont tu lis les romans avec le regard brillant en te disant « un jour, quand je serai grand, j’aimerais bien avoir autant de talent ! » – souffre de ce syndrome, d’une manière plus ou moins importante.

 

Un jour, sur un groupe américain consacré à la romance, je discutais avec une auteure invitée à l’occasion de la sortie de son nouveau roman. Dans le cadre de la discussion, elle nous demandait de partager notre plus grande réalisation. Alors j’ai parlé de mes romans, expliquant que le manque de confiance en moi était souvent difficile à surmonter, parfois même réellement handicapant, que la petite voix qui me répète tous les matins que je ne vaux rien était si forte, certains jours, que je n’arrivais pas à en faire fi. Mais que malgré tout, j’étais fière d’avoir réussi à les publier, ces romans, même si je n’étais pas sûre de vraiment mériter tout ce qui m’arrivait. Vois-tu, cher lecteur, cette auteure m’a fait la plus étonnante des réponses. Elle m’a répondu que c’était pareil pour elle (gasp!), qu’elle aussi devait gérer cette pénible petite voix qui ne voulait jamais se taire (double gasp!), et qu’elle aussi, parfois, était convaincue de ne pas avoir de talent (triple gasp!). Mais elle a ajouté ensuite qu’il ne fallait pas l’écouter, cette petite voix. Qu’elle ne devait pas son mot à dire dans nos projets, et qu’il fallait poursuivre, malgré elle, malgré tout. Qu’il fallait écrire, sans se décourager. Jamais.

Je ne vous cache pas que j’étais vraiment très surprise de sa réponse. Comment était-ce possible que cette formidable auteure, qui avait de très nombreux romans à son actif, des romans qui se vendent par millions et qui sont diablement bons (je le sais, je les ai lus !), souffre du même syndrome de l’imposteur que moi, qui ne suis personne ? Comment pouvait-elle, elle, douter de sa légitimité en tant que romancière ?

La réponse est simple : c’est tout simplement parce que peu importe la notoriété, peu importe l’expérience, peu importe le nombre de fois que le monde extérieur nous dit et nous répète qu’on a du talent – et peu importe toutes les preuves que l’on peut recevoir de notre légitimité, de notre talent  -, nous sommes toujours et systématiquement notre premier critique – et, le plus souvent, un critique à charge, impitoyable et sans merci. Du moins, c’est le cas pour moi. La pression que je me mets sur les épaules est un million de fois plus élevée que celle que le monde extérieur m’impose – au point que je ne me sens jamais à la hauteur, ni des attentes des gens ni (encore moins même) des objectifs que je me suis fixés.

En gros, je m’attends à échouer et à décevoir mon entourage. À chaque. Maudite. Fois.

 

J’ai longtemps réfléchi à cette problématique, pour trouver une solution. Je ne veux plus qu’elle me bloque, je ne veux plus passer ma vie à penser que je ne vaux rien. C’est destructeur, ça me fait souffrir inutilement, et en plus, ça me fait perdre beaucoup trop d’énergie. Une énergie que je pourrais utiliser à meilleur escient. Pour écrire, par exemple, au lieu de regarder une page blanche en me disant que vraiment, je ne mérite pas mon titre d’auteur, vu que je suis incapable de rédiger deux paragraphes sans les réécrire un milliard de fois – et de changer d’avis à chaque fois.

Mais comment la faire taire, cette satanée petite voix ?

Et puis, un jour, j’ai compris.

Ce n’était pas de la faire taire dont j’avais besoin, mais plutôt d’apprendre à vivre avec. À l’accepter. À l’utiliser comme un tremplin pour me propulser vers l’avant, pour me dépasser – mais sans jamais la laisser me prendre à la gorge, et m’étouffer complètement, comme ça arrive parfois (souvent).

S’il y a une chose que j’ai compris, ces dernières années, c’est qu’il ne sert à rien de vouloir se débarrasser de ce qui nous constitue, de ce qui fait que nous sommes qui nous sommes, en tant que personne, et en tant qu’artiste. Il faut accepter le bon, comme le mauvais, et travailler avec ce qu’on est, plutôt que de chercher à devenir ce qu’on est pas. Ce qui veut dire, dans mon cas, par exemple, accepter la muse, les illuminations au milieu de la nuit ou dans la douche, les papillons dans le ventre quand j’écris quelque chose qui me plaît… mais aussi le manque de méthode, l’incapacité de faire un plan, les doutes, le découragement chronique – et le syndrome de l’imposteur.

Parce qu’ils font partie de moi, que je le veuille ou non.

Bien entendu, accepter cette voix est loin, très loin, d’être une sinécure. Après tout, si tout était simple dans la vie, ça se saurait. Et certains jours, quand je me sens plus fragile, plus perméable aux pensées négatives, parce que le chapitre que je suis en train d’écrire me pose des difficultés (le cas le plus fréquent), parce que j’ai lu une mauvaise critique sur Internet (dur), ou encore parce que je réalise que mes efforts ont du mal à payer, que je tourne en rond sans avoir l’impression d’évoluer, faute de temps, faute d’écrire assez vite (cas assez fréquent aussi), ça me semble même carrément impossible, je ne vais pas mentir. Parce que le syndrome de l’imposteur est sournois, il s’engouffre dans toutes les brèches qui se présentent et profite de chaque instant de faiblesse pour venir ficher le boxon dans ma tête. Mais vous savez quoi ? C’est pas grave, en réalité. Parce que ce qu’il faut comprendre, c’est que comme tout, c’est un état provisoire, qu’il faut laisser passer. On ne se sent pas perpétuellement un imposteur. Ça fonctionne comme l’angoisse : par crises, plus ou moins aiguës, plus ou moins longues, mais toujours, toujours temporaires. Alors, quand ça arrive, je m’efforce de laisser faire, d’accepter que la petite voix tannante soit plus présente que les autres jours. Et je m’efforce de l’aborder (de m’aborder, même) avec indulgence – parce que, si le fouet, ça fonctionnait, ça aussi, ça se saurait. J’essaie d’accepter que je ne suis pas parfaite (mais qui l’est ?), d’accepter que je fonctionne d’une manière qui n’est, certes, pas orthodoxe, et peut-être (sûrement) trop brouillon et chronophage pour être réellement efficace – mais cela ne fait pas de moi une personne moins légitime pour autant. Je me répète que le syndrome de l’imposteur ne me définit pas, mais les romans qui trônent dans ma bibliothèque et leurs traductions, si. Je me répète qu’il n’est que la manifestation d’un doute, et que le doute est naturel, humain, que c’est lui qui nous pousse à devenir toujours meilleurs, à ne pas se contenter du moins mauvais, mais d’aller chercher jusqu’au plus profond de nous ce que nous avons de meilleur.

Mais surtout, quand ça arrive, je continue à écrire. Même si c’est mauvais, même les mots sortent difficilement, j’écris. On peut tout corriger, sauf ce qui n’existe pas, c’est mon crédo. Alors j’écris, et j’écris encore. Et puis, au bout d’un moment, les mots, mes mots, finissent par faire la petite voix et me prouver, à eux tous seuls, que oui, je suis légitime. Que oui, je mérite tout ce qui m’arrive de bien, parce que je travaille suffisamment fort pour ça.

Et que oui, j’ai tout à fait ma place aux côtés des auteurs que j’admire.

Et ça, ça fait du bien. Vraiment du bien.

 (la fameuse pile qui me prouve ma légitimité, en cas de doute…)

 

Bien entendu, cette technique m’est toute personnelle, et elle peut ne pas fonctionner pour d’autres personnes, d’autres personnalités. On ne réagit pas tous aux mêmes stimuli, et l’élément déclencheur de l’un n’est pas le même que celui de l’autre. Alors si vous avez d’autres techniques, d’autres astuces pour gérer le syndrome de l’imposteur, ou l’exploiter pour vous aider, j’aimerais vraiment les connaître – n’hésitez pas à les partager en commentaire, ou à parler de votre relation avec “la petite voix”. Je mettrai à jour le billet en fonction de vos témoignages !

Sur ce… à très vite, chers lecteurs, pour d’autres réflexions sur l’écriture !

(Si vous avez des sujets que vous voudriez que nous abordions, n’hésitez pas !! J’envisage de faire des billets comme celui-ci régulièrement, si j’ai de la matière ! )

Vendredi Lecture

C’est vendredi, et le vendredi, on lit! (et les autres jours aussi en fait, mais c’est pas le but de la publication :P).

Cette semaine, je lis Honest Illusions, de Nora Roberts (Les Illusionnistes, en français) (oui, c’est un ancien ^^). Il y a quelques temps, j’avais demandé des conseils pour faire un choix parmi tous ceux de NR que je n’avais pas encore lus (je trouve que parfois, ses romans sont inégaux et si j’adore absolument certains et les relis une fois par an, environ, d’autres m’ont totalement laissée de marbre), et Tam-Tam, des Modern Princesses, LA référence pour tout ce qui touche à NR et à la romance en général, m’a fait une petite liste de ceux qui était “princesses approved”. The Illusionnists était le premier de sa liste, au vu de mes préférés.

Je viens de commencer, genre il y a deux jours (comme vous pouvez le voir sur la photo, ma progression est pas très avancée, la faute à la vie), alors je vous en reparle!

 

Sinon, The Gown, de Jennifer Robson, que j’ai terminé il y a deux jours, était somptueux, j’ai adoré!!

 

Et toi, cher lecteur, tu lis quoi?

Vendredi Lecture (qui devient Lundi lecture pour le coup…)

Je suis un peu en retard, cette semaine, alors le Vendredi Lecture sera temporairement un Lundi lecture! ^^

Cette semaine, je suis plongée dans The Gown, de Jennifer Robson, qui est juste formidable!! Dans ce roman, on alterne entre Londres en 1947 et Toronto en 2016, entre Ann et Miriam, brodeuses pour Norman Hartnell, le couturier de la Reine et des princesses royales, et Heather, la petite fille d’Ann, qui découvre à la mort de sa grand-mère que celle-ci a travaillé sur la robe de mariée de la princesse Elizabeth – et qui se demande pourquoi sa grand-mère n’en a jamais parlé. Quel secret cachait donc Ann? Pourquoi gardait-elle sous silence sa vie à Londres pendant et après la guerre ?

J’aime vraiment beaucoup les romans de Jennifer Robson, une auteure torontoise absolument adorable, et celui-ci est, pour le moment, son meilleur, à mon sens!!

Et toi, cher lecteur, tu lis quoi?

Vendredi Lecture

Vendredi Lecture

Gros coup de cœur pour le dernier roman de Roxane Dambre, cette semaine, Un appart de rêve (amoureux compris) qui m’a enchantée, comme tous les autres!! Mes préférés restent la série Animae, Aurora et Sixtine, mais il n’y a pas un roman d’elle que je n’ai pas aimé, alors si vous ne connaissez pas encore Roxane… eh bien, que faites-vous encore là, j’ai envie de dire!
Petite mention pour le caméo un peu spécial que l’on retrouve vers la fin de Un appart de rêve… et qui m’a fait sautiller de bonheur dans mon lit (si si, c’est possible, je vous assure! Il faut juste veiller… à ne pas être trop près du bord).

Après Roxane, j’ai totalement changé de sujet avec un roman que j’attendais depuis longtemps, et que je viens juste de pouvoir emprunter à la bibliothèque: The Huntress, de Kate Quinn. Je viens de le commencer, alors je vous en reparle!!

Et vous, chers lecteurs, vous avez lu quoi, cette semaine?

Bye bye 2018, bonjour 2019

Les dernières heures de 2018 s’égrènent lentement, emportant avec elle les vestiges d’une année qui, pour beaucoup de monde, je crois, a été difficile. Pour ma part, si je suis honnête, je crois que j’ai retiré plus de négatif que de positif des douze mois qui viennent de s’écouler. Mais demain, une nouvelle année commence. Une année vide de toute toxicité, de toute négativité, une année dont chaque journée reste encore à écrire à notre convenance. Une année entière juste pour nous, telles les pages blanches d’un roman que l’on n’a pas encore entamé. Et alors que je regarde vers hier, pour faire ce bilan, j’ai décidé de ne garder que le positif. Parce que c’est tout ce qui compte, au final – et que le négatif n’apporte de toute façon jamais rien de bon.

Alors, que s’est-il passé de bien, cette année ? Quelques petites choses sympas, voyez par vous-même :
– Il y a eu la réédition de Parce que c’est toi dans une version papier exclusive au Québec, avec une couverture absolument magnifique, et un accueil particulièrement chaleureux de la part des lectrices québécoises, qui m’a mis plus d’une fois des étoiles dans les yeux et des papillons dans le cœur.
– Il y a eu les deux fantastiques salons du livre, celui de Québec et celui de Montréal, et ce merveilleux Prix Romance que ma « bible » a reçu (petit moment bonbon, clairement). Grâce à lui, À SA RENCONTRE aura très bientôt une seconde vie en version papier, là encore dans une édition exclusive au Québec.
– Et il y a eu la sortie du roman susmentionné, A SA RENCONTRE, de l’autre côté de la frontière, chez nos amis les Américains, juste le jour de Noël, avec une très belle couverture, sous le titre The Chateau by the river. Je lui souhaite une très belle vie dans la langue de Shakespeare!

Côté écriture, ça n’a pas été fou-fou, j’en ai conscience, mais ça n’a pas été totalement morne pleine non plus :
– J’ai fini d’écrire l’histoire de Nico, la suite de Parce que c’est toi (dont le titre provisoire est Échec et Mat, Au bout du monde – tome 2). Le roman est dans les tuyaux éditoriaux, je vous en dis plus dès que je peux.
– J’ai écrit une courte romance de Noël (courte comme dans environ 50 000 mots), que j’ai terminée… juste après Noël. Elle est en mode repos, pour le moment. Clairement, elle a besoin d’être encore un peu retravaillée, et elle doit encore passer entre les mains de mes bêtas lectrices chéries. Je ne sais pas encore ce qui lui manque, mais je sais qu’il lui manque quelque chose. Affaire à suivre !
– J’ai aussi commencé un autre roman, qui n’en est qu’à ses prémisses, et qui est loiiiiin, trèèèèèèès loin d’être abouti. J’ai écrit environ 20 000 mots (sur toute l’année, hein, pas depuis Noël… je ne suis pas si rapide !), donc vous voyez… mais je l’aime, vraiment. Il est différent de ce que j’écris habituellement, et je sais qu’il va me demander beaucoup de travail, mais… j’ai vraiment envie de l’écrire.
– Et puis, j’ai réussi à reprendre un rythme d’écriture qui me convient. Ça n’a pas été facile, et il m’a fallu plusieurs mois pour me sortir du marasme dans lequel j’étais plongée, mais j’ai fini par trouver comment, et depuis, c’est une affaire qui roule. Probablement ma plus grande victoire de l’année (oui, parfois, il faut se contenter de peu).

Pour 2019, je ne prends pas de résolutions. Je n’en prends plus. Mais comme Jo Ann, je me fixe quelques objectifs, atteignables, toujours (même si l’an dernier, j’ai quand même réussi à ne pas les atteindre *facepalm*) :
1. Écrire ce roman qui me tient à cœur, dont je vous parlais à l’instant.
2. Consacrer du temps à un projet d’écriture un peu spécial dont je ne dis rien pour l’instant, pour plein de raisons.
3. Vivre plus sereinement au quotidien (celui-là, je le reprends de l’an dernier, parce que non, je n’y suis pas parvenue en 2018, mais en 2019, c’est un nouveau moi qui prend les commandes. Chloé 2.0)

Une fois n’est pas coutume, j’emprunte les paroles de quelqu’un d’autre pour vous souhaiter mes vœux cette année. Quelqu’un qui n’avait pas son pareil avec les mots.

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable. » Jacques Brel, 1968.

Prenez soin de vous. Je vous aime.

Salon du livre et Prix Romance Milady 2018

Cette dernière fin de semaine, c’était, chers lecteurs, le salon du livre de Montréal, et cette année encore, j’avais la chance d’y être en dédicace, notamment pour Parce que c’est toi, qui a revu le jour en juin dernier avec une superbe couverture, et dans une édition papier exclusive au Québec.

Les salons du livre, que ce soit celui de Montréal ou celui de Québec, sont toujours un moment un peu extraordinaire dans la vie d’un auteur – et dans la mienne en particulier. Pendant quelques jours, on jase avec d’autres auteurs, qu’on ne voit en général qu’aux salons, on retrouve des blogueuses, des amis, on rencontre les lecteurs… en un mot comme en cent (plutôt en cent qu’en un, d’ailleurs), on se rappelle qu’il y a une vie en dehors de nos univers, et que de l’autre côté de l’écran, il y a aussi de vrais gens, des gens qui nous lisent, qui nous suivent sur les réseaux sociaux, qui se réjouissent de nos réussites, et compatissent à nos malheurs.

 

Quand l’auteure s’amuse avec ses livres…

Cette année n’a pas fait exception, et c’est avec plaisir que j’ai revu ceux qui sont devenus au fil des années mes incontournables des salons : Joannie Touchette, Sonia Alain, Sylvie G., et ma siamoise de salon (et très chère amie dans la vie) Suzanne Roy (on nous a d’ailleurs fait la remarque cette année encore que là où il y avait l’une, il y avait l’autre – et c’est vrai. Dans les salons, si vous passez voir Suzanne, il y a de fortes chances pour que je sois dans les parages, et inversement). Ce fut aussi avec un immense plaisir que j’ai revu les blogueuses, Passy, Karine, Tania, Marie-Eve, Lucie, et bien d’autres encore (pardonnez-moi si je vous ai oubliée).

Et puis, il y a eu vous, chers lecteurs. Vous qui êtes venus me dire que vous avez lu et adoré À SA RENCONTRE et avez passé un peu de temps à discuter d’Éric et de Thomas. Vous qui avez lu PARCE QUE C’EST TOI et qui êtes venus me dire que l’audace de Claire avait fait battre votre cœur, et que Nico vous intriguait vraiment beaucoup (vous avez d’ailleurs été nombreuses à me demander où en était son histoire, je vous promets qu’elle est finie, et dans les tuyaux, mais il nous faut encore patienter un petit peu pour qu’elle sorte !!). Vous qui avez eu envie de me découvrir, de m’encourager, de mettre des étoiles dans mes yeux. Merci. Merci d’avoir pris une ou deux minutes de votre temps si précieux pour venir me voir, prendre un signet, jaser un peu, merci d’avoir acheté mes livres, merci d’avoir contribué, avec votre sourire, à faire de ce salon un moment exceptionnel.

On m’a offert une licorne en crochet!!! N’est-elle pas juste magnifique??

Cette année, le salon du livre de Montréal était aussi pour mon éditeur, Bragelonne l’occasion de célébrer les 15 ans de la présence de Bragelonne au Québec, et d’annoncer le roman lauréat du Prix Romance Milady : Le choix des lectrices québécoises. À cette occasion, Séléna, la responsable de Bragelonne Québec, avait mis en place un événement ouvert à tous, avec café et petits fours. Stéphane Marsan, cofondateur de Bragelonne, avait fait l’aller-retour depuis la France pour venir remercier le Québec de lui avoir ouvert les portes, et réitérer l’importance que notre belle province avait pour lui, et pour toute l’équipe de Bragelonne. Il a prononcé à cette occasion un magnifique discours articulé notamment autour de ce qui, au final, reste le plus important de tout : le plaisir de lire. Vous pouvez le réécouter sur la page de Bragelonne Québec, c’était tout à la fois émouvant et inspirant.
Et puis, il fut temps d’annoncer le grand gagnant du Prix Romance. Et chers lecteurs, c’est À SA RENCONTRE qui a été élu Romance de l’année par les lectrices québécoises !!! Si vous savez combien j’étais émue de recevoir ce prix, de voir que vous, chers lecteurs, vous aviez estimé que mon histoire, mes personnages, valaient qu’on les plébiscite, valaient qu’on les remarque, et qu’on les reconnaisse. Je suis restée sur mon nuage toute la fin de semaine – et j’ai même décidé que je n’en redescendrai pas de suite. Parce qu’on y est trop bien.

Le prix avec son symbiote en version POD…

À SA RENCONTRE reviendra donc en janvier, dans une édition papier exclusive, avec une belle pastille Prix romance 2018!!!

 

Il est temps à présent, après trois jours riches en émotions et en sourires, de retrouver la routine, de retrouver l’histoire en cours d’écriture. Et croyez-moi, c’est plus motivée que jamais que j’ai repris mon clavier ce matin. Et ça, c’est grâce à vous.

Septembre

L’été est fini, vive l’été.
Ou pas, en réalité. Je n’ai jamais été une fille de l’été, j’ai toujours préféré le froid au chaud, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’été a été chaud (en terme de températures, hein, bandes de petits coquins) (Sara Agnès L, sors de ce corps). Mais, voyons les choses du bon côté, il est presque fini ! On en a fait plus qu’il nous en reste à faire (admirez ma capacité toute neuve à voir le verre à moitié plein) !

Septembre, c’est la rentrée, et même si je n’ai pas d’enfants sur lesquels caler mon rythme de vie, il est impossible de passer à côté. Et comme ça fait longtemps (*tousse tousse*) que je n’ai pas écrit de billet, je me suis dit que le moment était aussi bon qu’un autre pour faire un bilan. Je suis donc allée rechercher dans mes archives mon billet du début d’année (ça va, je n’ai pas eu à fouiller bien loin…), histoire de voir les bonnes résolutions que j’avais prises.

1- Retrouver un rythme d’écriture.
2- Faire vivre ce site Internet
3- Vivre plus sereinement.

Alors. Comment dire. Oups ? Sur les trois points ?
Je n’ai pas réussi à retrouver un rythme d’écriture. Je n’ai pas fait vivre ce site Internet. Et surtout, surtout, je n’ai pas vécu sereinement. En réalité, je crois même que j’ai touché le fond à plusieurs reprises cette année. Je me suis laissé ensevelir par les soucis, le travail, l’insomnie chronique dont je souffre et qui, cette année, m’a bien bien pourri la vie, et tout un tas d’autres petites choses qui n’auraient jamais dû prendre une telle ampleur – ou du moins que je n’aurais jamais dû laisser prendre une telle ampleur. Je crois que je me suis moi-même cassée, à l’intérieur de moi. Mais rassurez-vous, j’ai pris des mesures, et je travaille très fort à me réparer !! Promis !!!

 

Ceci étant dit, l’année n’a pas pour autant été totalement vide.

1. Parce que c’est toi (Au bout du monde, tome 1) a bénéficié d’une belle publication papier au Québec, avec une couverture toute neuve, et toute belle, dont je suis totalement fan. Elle est dans le même esprit que celle du Temps volé, tout en étant très fidèle à l’esprit de Parce que c’est toi, et à Claire ! Admirez comme elle est belle !!

À cette occasion, plusieurs personnes ont eu la chance de (re)découvrir l’histoire de Claire et de Théo, et je dois dire que je suis vraiment heureuse des commentaires reçus !

« Quand j’ai commencé ce roman, je m’attendais à une petite histoire d’amour toute douce, parfaite pour l’été. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque Chloé s’est mise à jouer de mes émotions comme si j’étais dans une montagne russe émotionnelle. Autant je pouvais être heureuse à certains moments du roman qu’à d’autres, j’avais le cœur qui me faisait mal et les larmes qui coulaient. J’ai été emportée dans un tourbillon d’émotions qui ne me laissaient jamais tranquille et j’ai l’impression que c’est ce qui a contribué à ce que je lise cette histoire aussi vite. »

« Un tourbillon de découverte, de tendresse, de passion et de confiance. Un livre rempli d’émotions qui vient remuer notre petite fleur bleue intérieur. »

« Ce genre de roman, écrit tout en douceur, fait toujours du bien. Sous une grosse doudou en pleine soirée d’été pluvieuse ou à l’ombre d’un arbre dans un parc, je vous conseille cette lecture qui permet de s’évader. »

 

2. J’ai fini d’écrire Échec et Mat (Au bout du monde, tome 2), l’histoire de Nicolas, celui qui a tant fait grincer des dents dans Parce que c’est toi. Mes trois bêtas l’ont validée, approuvée, le terme « cute » a même été employé. À peu près quatre ans après l’avoir commencée, j’ai enfin mis le point final à son histoire (sans surprise, ni lui ni sa moitié ne m’ont facilité la vie et ont remis en question chacune de mes décisions. À croire que ce sont eux qui commandent !!! *tousse tousse* bis)

 

3. J’ai fini de faire les corrections de The Château by the River, la version américaine de À sa rencontre. J’ai même découvert ma couverture la semaine dernière !!!

N’est-elle pas parfaite pour Alex et Gabrielle ?

Sa sortie est prévue pour Noël, mais il est précommandable, déjà, partout où les gens font affaires habituellement !!!

 

4. Et parce que je n’aime pas quand je n’ai pas de projet en cours, je suis en train d’écrire une autre histoire, qui restera encore secrète pour le moment. Je suis toujours très frileuse à parler de mes écrits, comme si en en parlant, je risquais de ne jamais les finir (ce qui s’est déjà produit par le passé, en réalité). Ça va plus ou moins bien, selon les jours. Une chose est sûre, elle va avoir besoin de beaucoup, beaucoup de travail, celle-ci aussi ! À croire que je ne suis pas capable de ne pas chercher à écrire des histoires avec des constructions non linéaires ! ^^

 

Finalement, un bilan pas si mauvais, à bien y regarder ! Certes, j’ai totalement loupé mon coup sur les objectifs que j’avais fixés, mais l’année n’est pas encore finie, et j’espère bien y remédier d’ici Noël. Après tout, quatre mois… on est larges, non ?